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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 18:59
Bonjour,

il y a quelques années, quand j'étais coureur débutant, je lisais plusieurs magazine de 'running' chaque mois, pour y trouver des renseignements, des trucs et astuces, des plans d'entraînement, etc. C'est dans ces magazines que j'ai lu pour la première fois des articles sur la mythique course Saint-Etienne - Lyon. A cette époque, ce genre d'épreuves me laissait admiratif, certes mais assez indifférent aussi.

C'est à la fin de l'UTMB 2007 (pour moi la CCC) que nous avons décidé de nous rendre à Saint-Etienne à la fin 2007. La course se déroulait le 2 décembre 2007, le départ étant fixé au parc des expositions à minuit. Pour cette raison (départ tardif), j'avais décidé de me rendre à Saint-Etienne la veille déjà, afin de mettre tous les atouts de mon côté (fatigue du voyage, grèves, etc). De Marin-Epagnier à Saint-Etienne, le voyage en train à duré environ 6 heures. J'ai passé la première partie du déplacement (Neuchâtel-Genève) dans le wagon-restaurant. Si les prix y sont plutôt élevés, le service est correct et la qualité de la marchandise correcte. A Genève, je n'avais que 6 minutes pour passer la douane et changer de train. J'y suis arrivé, de justesse. C'est de justesse aussi que j'ai trouvé une place assise dans le TER d'ancienne génération, plein comme un oeuf et doté de seulement trois voitures! Nouveau changement à Lyon avec tout le temps nécessaire et même avec une réserve puisque le prochain train à 10 minutes de retard. C'est fois, c'est un train TER de dernière génération, à deux étages, mais lui aussi archi plein, avec des passagers debout. Les personnes qui sont autour de moi rentre du travail, elles sont peu souriantes, sauf un type qui écoute quelques chose sur un MP3, quelque chose qui a l'air de fortement le réjouir. Peut être, tout comme moi, écoute-t-il un podcast des 'Grosses têtes'? Saint-Etienne, je gagne mon hôtel, j'y dépose ma valise et je pars à pied pour le centre ville, afin d'y trouver un restaurant pour le repas du soir. Saint-Etienne compte environ 180'000 habitants, à comparer avec Lausanne (120'000) et Genève (186'000). J'ai été surpris par le 'calme' de cette ville. J'ai mis pas mal de temps à me repérer et à trouver un restaurant correspondant à mes attentes. Finalement, j'ai abouti au 'Bistrot de Paris' qui est, parait-il, un des meilleurs restaurants de la ville. Eh bien, je plains les Stéphanois, car si le menu était correct, sans plus, l'addition était très salée. Avis aux étrangers de tous poils: en Suisse, vous trouverez une qualité nettement supérieure, pour moins cher, eh oui! Surtout de nos jours, avec l'envolée de l'Euro, vu que nous, on a encore notre bon vieux franc suisse. Juqu'à quand, c'est une autre histoire! Bon, le menu n'était pas trop 'fit', pour un coureur: carré de boeuf à la Rossini, avec deux petites tranches de foie gras dessus, légumes, riz etc. Un verre de rouge avec tout ça (plus de Beaujolais nouveau).  Je suis ensuite rentré au bercail, j'ai commencé à préparer mes affaires pour le lendemain et ensuite: dodo.

J'ai très mal dormi, pour l'hôtel était très calme, la chambre était très bien pour un hôtel deux étoiles. Un peu nerveux, sans doute.

Le lendemain, je me suis réveillé assez tôt, car je voulais continuer mon exploration de la ville, faire des achats, etc. La veille au soir, le ciel était très couvert. Je fus dès lors surpris de trouver, au saut du lit, la vue ci-dessous:

HPIM0574.JPGL'aube.

Après le petit déjeuner, je suis donc repartit pour le centre, avec pour première idée de trouver un magasin de sport afin de faire l'acquisition d'une ou deux paires de 'running' pour remplacer d'anciennes paires plus ou moins usées. J'ai trouvé finalement un 'Intersport', mais qui n'ouvrait qu'a 9 heures. J'ai donc tourné en rond entre l'hôtel de ville et la place Jean Jaurès, ce qui constitue le centre intéressant de Saint-Etienne. Finalement, j'ai acheté une paire de Mizuno Trail, plus pour leur look que pour leur qualité apparente. J'aurais voulu encore une paire de Nike  Pégasus, mais il n'y avait pas les demi-pointures. L'heure passe et il est temps de me diriger vers le parc des Expo pour y réceptionner mon dossard, le road book et tutti quanti. Je m'y rends avec le tram. Je commence à connaître le centre ville comme ma poche. Sur place, peu de monde encore. Heureusement que j'ai un plan des lieux, car il n'y a  aucun fléchage sur le trajet. Je reçois  ce que je viens chercher assez rapidement et après cela, je repars pour le centre ville.
HPIM0576.JPGCette bâche montre le dénivelé du parcours, plus impressionnant sur cette image qu'en réalité: question d'échelle!

De retour en ville, je prends un (deux) cafés dans un salon de thé (il n'y a pas de fumée, d'ailleurs il n'y a pas de clients non plus!). Cela me permet de consulter le road book qui pourrait se limiter à dire 'Suivez les flèches', mais bon, il y a les sponsors, que je remercie au passage. Mine de rien, nous voilà à l'heure du dîner (déjeuner pour les francillons). Vu la faible concentration de bistrot hors kebab, je me mets immédiatement  en recherche d'un restaurant à pâtes. Finalement, je trouve une pizzeria portant le romantique non de 'Pizza yellow'. Bizarre, comme nom, si ce n'est que le personnel est vêtu tout de jaune. Le serveur se prénomme plutôt Yacine que Gino, non décidément, je pige pas... Ce n'est que le lendemain que Caroline trouvera, bien tard, la réponse à cette question existencielle: Pizza Yellow = Pizzaiolo! Ca, c'est plus fort que le Roquefort! Y faut le faire, comme disais la repasseuse. Bref, je prend une sole grillée avec du riz, c'est plutôt bon, le personnel est sympa et le prix est absolument correct. Petit bémol, le tout refroidi assez vite, la raison est que l'assiette n'a pas été préchauffée. Le test est positif, nous reviendrons ici ce soir. Car j'ai repéré sur la carte, entre autres les fameux 'spaghettis à la bolognaises' dont certains coureurs ne pourraient se passer juste avant une course, plutôt par superstition que par nécessité, vu que le plein de glycogène est déjà fait. Après le repas, je regagne ma chambre où je prépare mes affaires pour le soir.

En milieu d'après-midi, je me rends à la gare pour accueillir Caroline et Sébastien qui arrivent de Paris. Ils me disent être en petite forme, peu entraînés et toute cette sorte de choses. Nous patientons quelques minutes ensembles et voila Marc qui arrive de Bruxelles. Nous retournons à mon hôtel ou mes amis pourrons déposer leurs bagages. Nous pouvons nous reposer au calme dans le salon de l'hôtel. Vers 18 heures, nous repartons pour chercher le dernier membre de notre Dream Team: Pierre, qui arrive par le train de Gland (ça, je vous laisse chercher ou cela se trouve!). Nous retrouvons donc notre ami à sa descente de train. Nous nous rendons ensuite au parc Expo ou mes copains doivent toucher leur dossard. Sébastien rigole car je me dirige dans cette ville comme si j'y habitais depuis des années. Il y a déjà un peu plus de monde que ce matin, mais les files ne sont pas encore trop longues.

P1000635.JPGVoilà, on a les dossards, il n'a plus qu'à tuer le temps, mais on a tellement à se dire.

Nous repartons ensuite pour le centre ville, il est déjà l'heure de souper. Nous allons donc au Pizza Yellow ou la plupart d'entre nous choisissent des pâtes, en ce qui me concerne des spaghettis bolo 'avec la sauce dessus'.

Nous passons un bon moment dans ce restaurant, puis nous repartons pour ma chambre d'hôtel pour les derniers préparatifs. Il fait nuit, il y a beaucoup d'humidité ambiante, mais il ne pleut pas. Un peu avant 22 heures, nous repartons pour le parc des expos. Selon le règlement, il faut déposer les bagages pour Lyon au plus tard à 22 heures, alors que le départ du trail est à minuit. Nous sommes consciencieux et nous obéissons. mais nous n'aurions pas eu de problèmes en partant à onze heures pour amener ces bagages, ce qui nous aurait éviter de poireauter deux heures dans une halle frigorifiante.

HPIM0579.JPGUne vue partielle des concurrents, vus de la mezzanine. Impressionnant!

Enfin l'heure du départ est là. Nous sortons sur le lieu de départ, il y a vraiment beaucoup de monde. Il ne fait pas trop froid, 1 à 2 degrés. C'est minuit, le départ est donné. Les premiers km se courent sur le goudron, il faut bien quitter la ville. Comme toujours, nous partons trop vite et après 3-4 km, je dis à Marc que je ralentis un peu. Qui veut aller loin ménage sa monture, je fais toujours mienne cette maxime empreinte de sagesse. Marc prend un peu le large, quand aux Parisiens et à Pierre le Glandois, il y a longtemps que c'est fait.

Maindru2.jpgLà, c'est pas longtemps après le départ, vu la propreté des équipements...

Après 15 km, j'arrive au premier gros ravitaillement, à Saint Christo en Jarez. Dans la montée, j'ai eu un peu mal à l'estomac. En le tâtant, je constate qu'il est tout froid et je repense à la conversation que j'ai eue quelques heures auparavant avec Sébastien. Cette basse température est due au retrait du sang des viscères au profit des muscles. Cela peut occasionner des troubles stomacaux, surtout si la température externe est froide aussi. Sébastien prévient cela par une friction de pommade chauffante. A retenir...

HPIM0586.JPGDans la nuit, tous les chats sont gris...

Je suis arrêté depuis deux minutes quand arrive Marc, que je croyais devant. Il a aussi mal à l'estomac, mais plus que moi, semble-t-il. Nous discutons un peu, il envisage d'arrêter au prochain ravito. Il m'encourage donc à repartir sans l'attendre, ce que je fais. La progression se fait sans trop de problème, quand je progresse, je n'ai pas froid. Les chemins sont très très bourbeux et je me tord fréquemment les chevilles en cherchant à éviter les gamelles (je ne tomberais que deux fois). Je n'aime pas trop cela. En effet, la nuit est assez sombre et comme la boue l'est aussi, on ne voit pas vraiment la trace du chemin. Assez fréquemment, il faut se mettre de côté pour laisser passer les relais qui nous rattrapent et comme les chemins sont très étroits, c'est encore une occasion de se tordre les pieds. A mon avis, les relais devraient partir avant et non pas après les solos. Je n'ai pas non plus aimé les longues portions de bitume ou nous étions obligés de courir parmi les voitures d'accompagnants. Je sais, je suis un peu critique, mais je ne cours pas dans la nature pour le faire dans les gaz d'échappement. A part ça, tout va bien, madame la marquise. Dans les montées, c'est très joli, on voit des centaines de lucioles devant et derrière soit: les frontales. J'arrive en bon état à Moreau, deuxième ravitaillement. Ma vitesse n'est pas extraordinaire, mais je progresse régulièrement. Cependant, j'ai perdu 115 rangs entre Saint Christo et Moreau. Heureusement qu'a ce moment-là je ne le savais pas. Marc arrive a son tour et il n'a toujours pas la grande forme. Mais je me dis que s'il a pu arriver jusqu'ici, c'est que ses douleurs ne sont peu être pas insurmontables.

Je suis maintenant reparti en direction de Sainte-Catherine. Quand on voit le profil sur le papier, on se dit qu'à cet endroit la on ira un peu plus vite, vu qu'il y a pas mal de descente. Oui, mais la descente dans la boue, je t'explique pas. Certes, je vais un plus rapidement, mais pas autant que je voudrais. Heureusement, de manière générale, les chemins ne sont pas trop techniques, cela compense un peu avec la gadoue, la gadoue... Sainte-Catherine, km 28. Je suis moyennement bien. Depuis Moreau, j'ai branché mon MP3. J'emmène toujours des fichiers des Grosses têtes et je me sui bien marré avec Jean-Marie Bigard. J'emmène toujours ce morceau d'anthologie avec moi, il m'aide à surpasser les moments difficiles. A ce ravitaillement, je vois une masse assez considérables d'abandons, tremblant de froid dans leur couvertures de survie. Pas un instant je pense à m'arrêter. Je pense que Marc est assez derrière et comme il m'a dit vouloir s'arrêter ici, je repars sans l'attendre. Il est environ 4h15 du matin et je n'ai pas sommeil! Et pourtant, je ne rappelle pas bien des kilomètres qui vont venir, sauf que cela commence par une bonne montée, suivie de la descente sur le bois d'Arfeuille, puis il y a de nouveau une montée jusqu'a Saint-Genoux ou se trouve un nouveau ravitaillement. A cet endroit, j'avais décidé de changer d'habits, puisque j'avais tout le rechange dans mon sac à dos. Seulement, il n'y avait aucun endroit ou poser mon sac sans le mouiller. J'ai donc décidé de garder mes vêtements détrempés jusqu'a la fin, ce qui est très désagréable. Voila de mon point de vue et en ce qui me concerne, encore quelque chose qui ne me plait pas dans l'organisation. Trop douillet? Peut être... Le MP3 m'aide grandement à surpasser ces contrariétés. Après Bigard, j'ai écouté Michèle Cotta et le père Guy Gilbert. Je ne me rapelle plus beaucoup non plus la longue descente sur Soucieu en Jarrest, sauf que nous voyons beaucoup de lumières des localités environnantes. Cela me trouble un peu part rapport aux autres trails courus jusqu'a aujourd'hui. Très personnellement, je trouve qu'il y a trop de lumières, de voitures et pas assez de montagne (montée). Voici enfin Soucieu en Jarrest , je trouve les noms des endroits très exotiques. Nous sommes au km 45 et plus l'heure avance, mieux je me sens. D'ailleurs, j'ai regagné 191 rangs au classement! A Soucieu, je ne traîne pas non plus, je me souviens juste avoir failli perdre mon Garmin, une barrette ayant cédé alors que je réajustais mon sac à dos. Après un rapide ravitaillement (j'apprécie beaucoup le thé chaud au citron et le saucisson, le pain d'épice: j'en prends à chaque ravitaillement, mais en petite quantité), je repars pour les 25 derniers km.

Je ne suis pas sûr, mais je crois que ce village est Chaponost.

A ce moment là, j'écoute mes dernières grosses Têtes pour la journée, Thomas Dutronc (fils de ...). Le matin est maintenant là, le ciel est assez bleu, il fait beau. On a eu une chance incroyable: pas une goutte de pluie durant tout le parcours. Il faut dire qu'avec ce qu'il était tombé les jours précédents... Au km 57, nous avons droit a un avant dernier ravitaillement. Puis nous attaquons la fameuse cote des Aqueducs ou subsiste justement les vestiges d'un aqueduc construit par les romains.

HPIM0589.JPGL'aqueduc dont il est question ci-dessus.

C'est le début de la montée sur Sainte Foy les Lyon, dernière difficulté du parcours.

Nous avons passé la dernière bosse et voilà Lyon au loin.

Malheureusement, le ciel se couvre petit à petit. Après une bonne descente durant laquelle nous aurons même eu droit à une volée d'escaliers, nous arrivons au bord du Rhône.

Les berges sont accueillantes, mais le public n'est pas nombreux.

Ce fût d'ailleurs le cas tout au long du trajet. Les quelques lyonnais que nous croisons sont totalement indifférents à notre effort.

Voilà qui met un peu de couleurs!

HPIM0594.JPGDernière prise de vue avant l'arrivée.

Je rassemble mes dernières forces, il reste deux ou trois km. Je croise un peu plus de monde sur les quais, mais ce n'est pas la grande foule. En fait, il y a surtout des joggers. Il est maintenant plus de dix heures du matin. Après 10 heures, 41 minutes et 44 secondes, je passe enfin la ligne d'arrivée. Je me dirige rapidement dans la salle contenant nos sacs qui ont été transportés depuis Lyon. Je rencontre Caroline qui est déjà douchée, toute pimpante. Elle n'a pas trop l'air fatiguée. Elle me dit que je suis le premier qu'elle voit, cela me surprend car je pensais que Pierre était devant moi. Je vais me doucher à mon tour. Les prédécessurs ont laissé une vraie porcherie derrière eux!!! Les douches sont dégueulasses, je n'ai jamais vu ça! Heureusement que j'ai pris mes Adilettes, sinon bonjour les verrues plantaires. Au moins, l'eau n'est pas froide. Quand je regagne la grande salle pour terminer mon habillement, je vois arriver vers moi Marc, rayonnant: finalement, il a fini la course, 12 minutes seulement après moi. Si j'avais su cela, je l'aurais attendu! Finalement, Pierre est arrivé avant nous deux, en 10:26:39. Voici d'ailleurs le classement de notre fine équipe francophone:

1

Caroline

09:08:10

2

Sébastien

09:08:10

3

Pierre

10:26:39

4

Jean-Louis

10:41:44

5

Marc

10:53:56


Bravo à tous, surtout au deux premiers qui étaient sous entraînés.

Ce que je n'ai pas aimé de cette course: la boue; courir dans le trafic automobile (surtout au départ et sur le  lieu du premier relais; ne pas disposer d'au moins un endroit abrité sur le parcours pour se changer: que se serait-il passé en cas de pluie?

Ce que j'ai aimé: retrouver les amis; courir sans pluie, avec la lune puis le soleil; courir la nuit; les  lumières dans la nuit; la gentillesse des bénévoles, qui avaient plus froid que nous. Ne pas avoir eu de problèmes avec  la SNCF -;)  Terminer, même si je visais 10 heures. D'ailleurs entre Soucieu et l'arrivée, j'ai encore gagné 206 rangs.

Voilà, je pense pas que je referais cette course, mais je suis content de m'être attaqué à ce mythe et de l'avoir vaincu. C'est tout pour cette année. Mais je vous donne encore une autre vision de la course ci-dessous, celle de Marc le Belge:

Samedi, 15h05 : je débarque avec un brin de retard à Lyon et découvre la gare Part-Dieu sous la pluie. Changement de quai pour attraper le TER et départ assez désordonné pour Saint-Etienne : ici aussi les trains ont du retard.

Mes amis Jean-Louis et Pierre (les Suisses) et Sébastien et sa femme Caroline (les Parisiens) m’attendent déjà sur le quai.

Il est 16h30, le départ est dans 7h30.

La soirée s’organise.

Jean-Louis, arrivé la veille, a gardé sa chambre pour y déposer nos sacs, et nous voilà parti pour le Parc Expo ou nous pouvons récupérer nos dossards en quelques minutes (liste des noms et des dossards affichées, aucun problème, ça prend 5 minutes..).

Direction resto : Pizzeria où on sert des pâtes. L’ambiance est joyeuse, insouciante.

Il est temps de se préparer et nous prenons le tram, direction l’hôtel pour se changer.

Nous voilà en tenue, un taxi nous conduit au Parc Expo, lieu du départ.

Ensuite c’est un peu long, un tour de hall mais on ne peut presque plus bouger, à 22h les sacs sont dans le bus pour rejoindre l’arrivée il reste 2 heures avant le départ, on s’installe par terre. Quelques photos, un ou deux cafés puis je reconnais quelques visages et finalement on arrive rapidement à 23h45, l’heure de s’approcher de la ligne d’arrivée.

Nous devons certainement être aux environs de 4000 coureurs « solos ».

Dehors, il fait une température d’hiver, 3-4 degrés mais surtout il ne pleut plus et pas de pluies annoncées pour la nuit …

Minuit.. C’est parti !
C’est le départ et comme souvent, cela se passe dans une ambiance très décontractée et bon enfant, les coureurs discutent entre eux et le rythme est léger sur cette première partie de 6 à 7 kms en ville, éclairée par des lampadaires, et où on cherche plutôt à ne pas aller trop vite et à en garder sous le pied.
Je ralentis d’ailleurs car à vue de nez je suis plutôt entre 11 et 12 kms / heure et je voulais commencer à 10. Je me fais doubler par plusieurs coureurs.

Je reste en arrière avec Jean-Louis, les 3 autres prennent le large.

Ca baigne…
On quitte la partie en agglomération, et donc finis les néons et autres lampadaires qui nous éclairaient jusqu’alors..

Je commence à deviner puis à bien voir devant moi une longue file de lucioles sautillantes qui me précédent..
C’est réellement impressionnant, on devine grâce au cordon lumineux, les chemins dans la colline où je serai dans quelques minutes..

J'ai adopté pour les côtes une marche rapide, et je regarde autour de moi le paysage nocturne des lumières des villages.

Km 16 : 1er ravito, que de la boisson. J’y retrouve Jean-Louis.

Un sentiment d’angoisse s’installe : mon estomac se manifeste en même temps qu’une grosse impression de fatigue. Le doute s’installe sur la possibilité de pouvoir terminer la course. J’en parle à Jean-Louis, qui me conseille d’essayer de poursuivre jusqu’au ravito suivant et de décider alors. Me voilà donc reparti.

C’est alors que la boue et les flaques vont commencer leur travail de sape, et cela pendant des km. Mes chaussures Adidas ne me facilitent pas la tache sur les hauteurs et dans les chemins creux. J'ai l'impression d'être en pneus Slick avec 400cv sur le revêtement intérieur mouillé d'un supermarché. Effectivement, quelques bornes plus haut, et après quelques frayeurs, je glisse lors d'un appui du pied gauche en évitant une flaque, je me rattrape du pied droit. Devant moi, un autre coureur glisse aussi part en plongeon dans le chemin étroit en évitant la flaque de boue suivante ; Quelle gamelle ! Quelle gerbe de boue ! 

Mon estomac continue à faire des siennes et la fatigue s’installe : je dois avancer à une allure de 6km/h de moyenne, pas fier …

La descente sur Ste-Catherine se fait plutôt lente et j’arrive au

Km 30 : Ste Catherine, 2e ravito, ravitaillement complet. Ma décision est prise : je m’arrête !!!

Je me renseigne, et un organisateur m’indique le lieu des navettes pour rentrer à Lyon.

Le doute s’installe au fur et à mesure de l’approche des navettes, réalisant que, quelle déception,  je n’avais pas couru la moitié de la distance … ma décision est prise d’essayer d’atteindre le  ravitaillement complet suivant au km 45 et de décider alors de la poursuite ou non. Et me voilà reparti.

Je souffre moins de crampes à l’estomac, mais la fatigue est toujours là. Pour le reste, je ne sens pas trop la tendinite (toujours elle !!!)  quelques faibles douleurs aux pieds. Dans cette partie, j'ai l'impression qu'on me double beaucoup mais c'est normal : ça ne m'inquiète pas plus que ça.

Km 36 : St Genoux : 3e ravito, que de la boisson,  pas de temps à perdre, trois gobelets d’eau gazeuse et me voilà reparti. J’ai franchement du mal pour avaler quelques biscuits salés : je m’en passerai.

Il fait toujours nuit, pas de pluie. Le froid se fait sentir : on est passé en négatif et j’ai froid (sans doute la fatigue).

Pour la première fois, je me fixe un objectif temps. A ce rythme, je dois pouvoir boucler cette Saintélyon en 11h15 maximum. Rien d’extraordinaire mais pour moi, dans l’état actuel, c’est un temps jamais espéré au km 24 de la course. Le moral revient  d’autant plus que le reste du parcours ne représente pas de difficultés majeures et que la boue n’est plus qu’un mauvais souvenir.

Km 46 : Soucieux en Jarrest : 4e ravito, ravitaillement complet. Comme au précédent, pas le temps de s’éterniser, 2 gobelets de thé chaud et en route. Le moral est là, les jambes vont mieux, il ne reste plus que 23km, je continue.

Les 10 km qui me séparent du ravitaillement de Beaunant se feront en trottinant et en marchant, selon les montées et descentes.

Km 56 : Beaunant : 5e ravito, que de la boisson. Bien content d’être enfin arrivé jusqu’à ce que je croyais être le dernier ravitaillement (j’apprends qu’il y en a encore 1 à 7km), je bois 2 gobelets d’eau gazeuse. Toujours rien à manger. Ce côté « nourriture » en course est à perfectionner en entraînement pour les courses suivantes.  Je ne m’attarde pas et me dirige tranquillement vers la fameuse côte de Sainte Foy que j’arpente au même rythme que les autres coureurs, c’est à dire lentement ! Je revois mon objectif et le fixe définitivement en moins de 11h.

Au centre de Ste Foy, passage devant la boulangerie et son odeur de pain frais et croissant chauds avant d’entamer la descente le Rhône et vers Lyon. Je cours. Je suis pressé d’en finir. Je passe devant les deux motards qui facilitent la circulation au passage du premier pont et arrête de courir, le temps de récupérer pour repartir ensuite.

Km 63 : Lyon : 6e ravito, que de la boisson, vite 2 gobelets d’eau gazeuse : le temps presse, les minutes sont comptées. Reste les 5 derniers km le long des berges. Je coure, je marche en alternance, l’œil sur la montre à calculer le temps qui reste pour atteindre cet objectif d’arriver avant les 11h de course. Un cycliste m’interpelle en me demandant d’où on vient. Un soupir admiratif suit ma réponse et on en profite pour échanger quelques amicales paroles. Reste 3 km soit environ 25 minutes. La dernière ligne droite est enfin en vue. Je passe l’arche d’arrivée avec joie, et heureux d’avoir pu surmonter cette défaillance, en 10h53’.

Sébastien et Caroline terminent en 9h, Pierre en 10h21 et Jean-Louis en 10h41.

 

Marc, dossard 5321.



A bientôt
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